Ma certitude
Merci Mah-Yu, je trouve, dans ton dernier billet, le thème de mon premier !
L'amour et la perte sont intimement liées, pour moi aussi, d'une manière étrangement différente...
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été terrorisée à l'idée de perdre les gens que j'aime et ne compte plus les nuits passées les yeux au plafond, regardant se dérouler une à une les catastrophes succeptibles de m'enlever les êtres aimés.
Cette peur est moins présente aujourd'hui, mais elle accompagne toujours ma vie, en sourdine, appuyant sournoisement sur un bouton d'alerte dès qu'un des miens affiche un retard prononcé, ou ne donne plus de nouvelles... (ce qui ne m'empêche pas de disparaître parfois... mais ceci est une autre histoire !)
Pourtant, lorsque mon fils est né, j'ai découvert un amour plus fort que tout, l'Amour, avec un grand A, l'inconditionnel Amour, celui qui ne pouvait m'être enlevé.
Lorsque notre petit bébé de quelques jours se battait dans son lit d'hôpital, notre entourage se décomposait et pleurait, et je restais sereine, forte, inconsciente : un tel amour ne pouvait pas m'être retiré... Il ne pouvait rien arriver à la prunelle de mes yeux.
Cette certitude ne m'a jamais quittée, depuis quatre ans. Certes, je m'inquiète parfois, lorsque forte fièvre ou mauvaise chute surgissent, tout en étant certaine que rien ne lui sera fatal.
Je ne suis pourtant pas naïve, je sais que le malheur n'arrive pas qu'aux autres, je sais que chaque jour des miliers de drames bouleversent la vie de personnes, qui, peut-être, étaient aussi convaincues que moi d'être intouchables.
Alors ?
Alors, c'est une formule magique, sans doute, une protection sacrée : si je suis suffisamment convaincue, rien ne se passera (pour toi, cartésien endurci, j'appellerai ceci "méthode Coué"...)
Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer ;)
